Dans un premier temps, nous nous permettrons de vous rappeler les règles de base qui sont essentielles pour n’importe quelle formation. Les formations asynchrones ne font pas exception.
- Quels sont mes objectifs?
- Quelles connaissances ou informations je désire transmettre?
- Qui sont mes usagers·ères?
Mais comme dans le cas des formations synchrones ou hybrides, vous devrez également vous poser certaines questions particulières pour conceptualiser votre formation asynchrone. Certaines questions rejoignent celles que vous avez dû vous poser pour la création de votre formation synchrone ou hybride et d’autres sont spécifiques au contexte de la formation asynchrone.
Premièrement, est-ce que je vais faire une formation asynchrone statique ou une formation asynchrone avec de l’interactivité avec les apprenant·es?
Une formation à distance asynchrone statique nécessite moins d’implication de la part du formateur ou de la formatrice. Par contre, elle doit être pensée de manière à atteindre ses objectifs andragogiques de la façon la plus efficace possible. En un mot, elle doit être le plus indépendante et complète possible, car il n’y aura pas de retouches prévues. Dans une formation asynchrone incluant de l’interactivité avec les apprenant·es, vous avez toujours la possibilité de faire des corrections ou de faire des mises en garde. Le type de formation asynchrone doit donc être la première question particulière que vous devez vous poser avant la création de la formation.
Deuxièmement, offrez des vidéos ou des capsules d’animation concises.
Si vous décidez de faire une formation asynchrone sous forme de vidéos ou de capsules d’animations, il est reconnu que vous susciterez plus d’intérêt en limitant sa durée. En effet, plus une vidéo ou une animation est courte, plus elle risque d’attirer les apprenant·es. Par exemple, il peut être ennuyant d’écouter une conférence de deux heures sur une plateforme de diffusion vidéo comme YouTube ou Vimeo. Il est préférable dans ce cas de formation à distance asynchrone de scinder le contenu en plusieurs vidéos ou capsules que de créer une seule longue vidéo ou capsule d’animation.
Troisièmement, rendez votre outil interactif.
Dès les premières étapes de la conceptualisation de votre formation asynchrone, statique ou non, vous devez prévoir d’intégrer le plus d’interactions possible à l’intérieur de votre outil, dans la limite du raisonnable. Par exemple, vous pouvez intégrer des questionnaires auxquels l’apprenant·e devra répondre avant de poursuivre la lecture. Dans une capsule d’animation, prévoyez le plus possible de mouvements et si vous utilisez des personnages, assurez-vous d’avoir le plus de variété possible dans les personnages. Une vidéo ou une capsule monochrome ou avec peu de mouvements n’intéressera pas autant un·e apprenant·e qu’une vidéo ou une capsule dynamique.
Quatrièmement, informez-vous sur les outils qui permettent de créer du contenu interactif.
Pour concevoir votre formation asynchrone vous devrez connaître et savoir utiliser les outils technologiques qui permettent d’intégrer de l’interactivité. Par exemple, l’outil Vyond permet la création de capsules d’animation qui intègrent beaucoup de mouvement, beaucoup de choix de personnages, beaucoup de choix de caractères, etc. Si vous ne possédez pas ces connaissances, il faudra prévoir l’implication de ressources externes dans la conception de votre formation asynchrone.
Cinquièmement, en formation asynchrone, vous êtes davantage présentateur·trice de contenu qu’animateur·trice de groupe.
Un élément particulier dans le développement d’une formation asynchrone, c’est que les qualités d’animateur·trice ne sont pas essentielles comme dans le cas des formations synchrones ou hybrides. En effet, il n’est pas nécessaire d’être présent·e en direct dans une salle virtuelle qui réunit un grand nombre de personnes. Certains·aines formateurs·trices préféreront donc l’option de la formation à distance asynchrone pour délivrer leur contenu andragogique. Ceci leur permet de développer tranquillement leur formation à distance asynchrone à leur rythme sans avoir à supporter le stress que peut représenter la formation à distance synchrone ou hybride. Attention cependant, si vous réalisez des contenus qui impliquent de vous voir à l’écran ou d’utiliser votre voix, le fait d’être en formation asynchrone n’enlève rien à la nécessité de présenter le contenu de manière dynamique!
Non, tout ne se rattrape pas au montage!
La production de contenu à diffuser de manière asynchrone peut sembler aisée à première vue. Cependant, cela demande un peu d’entraînement pour produire un matériel de qualité. Si vous avez décidé de vous filmer pour réaliser des vidéos, voici quelques conseils pour avoir des fichiers faciles à éditer. Ceci est très important car même si les logiciels d’édition vidéo sont de plus en plus puissants, rien ne peut rattraper un enregistrement de votre présentation rythmée par le son d’une imprimante.
- Vérifiez l’éclairage du lieu de tournage : si la lumière arrive directement sur votre visage, votre image sera très vite saturée et les retouches vidéos risquent de dégrader la qualité du rendu vidéo, préférez donc un lieu où la luminosité est bien répartie dans tout l’espace plutôt que directement sur vous.
- Attention aux bruits ambiants : les bruits de fond, comme le ronronnement d’un réfrigérateur ou le souffle d’un vidéoprojecteur peuvent rendre votre vidéo désagréable à écouter.
- Entraînez-vous à regarder vers la caméra pour que votre regard interpelle les étudiant·es qui consulteront la vidéo par la suite.
- Travaillez votre diction et votre débit de voix pour rendre l’audio dynamique et compréhensible.
- Travaillez votre gestuelle : il est plus difficile qu’il n’y paraît de garder les bras le long du corps! La gestuelle en vidéo est une question de juste mesure : si vous restez immobile tout le long, cela peut rendre votre vidéo apathique, cependant si vous faites trop de mouvements amples et marchez d’un bout à l’autre de l’écran, vous pourriez donner le tournis aux apprenant·es. Entraînez-vous à trouver le juste milieu selon le contexte de diffusion de votre matériel.
Enfin, faites des essais-erreur.
Comme en formation synchrone ou hybride, il est essentiel de tester vos outils, idéalement avec d’autres personnes. Similairement, bien comprendre le fonctionnement de vos outils permettra de donner des directives et conseils clairs aux personnes qui devront les utiliser.
De plus, une particularité du contexte asynchrone à prendre en compte : vous ne serez pas là au moment où vos étudiant·es consulteront le contenu, donc vous ne pourrez pas obtenir une rétroaction immédiate sur les difficultés éventuellement rencontrées. Réaliser des essais-erreurs à l’avance est donc une étape cruciale pour vous assurer que le contenu est présenté de manière intuitive et qu’il est navigable de manière autonome.